Notre société s’appauvrit, les tensions communautaires s’exacerbent pour tenter de trouver du sens à l’inacceptable,sachant que les replies identitaires, xénophobes sont au cœur des politiques de domination sociale, il nous importe d’identifier les valeurs et les principes généraux partagés par la société civile et d’établir un cadre de référence actualisé de lutte contre le racisme et les discriminations. Notre projet s’inscrit dans les actions menées contre ce qui discrimine les femmes et les hommes dans leurs aspirations à vivre, à travailler. Elle vise à créer plus d’égalité et de solidarité face à tout ce qui met les être humains en concurrence. Cette mise en concurrence est le cœur de la grammaire du discours raciste que nous voulons éradiquer. Nous entendons proposer un regard multidimensionnel, qui couvre l’ensemble du champ politique, en refusant de se laisser piéger dans ce qu’Edouard Delruelle appelle la «surculturalisation » du débat public sur l’intégration et les discriminations.
Nous sommes conscient que l’interculturel n’est pas une affaire de bonne volonté, mais avant tout un projet social. L’altérité est une valeur qui nécessite un apprentissage L’hétérogénéité sociale réclame, pour maintenir un vivre ensemble, le respect mutuel, d’autant plus que l’identité de chacun n’est pas seulement faite d’héritage mais est faite aussi de projets. Nos actions doivent non seulement augmenter les consciences citoyennes mais apprendre à responsabiliser. Pour permettre un « vivre-ensemble » harmonieux dans la société, nous avons toujours pensé que l’apprentissage de la citoyenneté passait par des temps de « vie collective ». Il faut s’assurer que cette vie collective offre des espaces de rencontres réelles où l’on tient compte des particularités de chacun, tout en respectant des règles de vie commune. Mais cette vie collective doit aussi garantir un agir ensemble, permettre à nos publics d’expérimenter, de se confronter à l’autre.
Le monde dans lequel nous vivons est semblable à un corps humain. Tout est relié, interdépendant, en lien aussi avec le passé via l’histoire comme via le patrimoine génétique et les expériences vécues. En agissant sur une partie du corps ou du monde, aussi infime soit-elle, nous agissons sur l’ensemble. Quelles sont dès lors les actions que nous pouvons exercer sur notre monde ? Pour les construire, il est important de comprendre d’abord le système dans lequel nous vivons, puis de préciser ce qui est à changer, ce que nous estimons injuste ou simplement insatisfaisant. Enfin nous pouvons réfléchir à la manière la plus adéquate d’amener une amélioration. C’est ce cheminement que nous proposons à travers l’éducation permanente. Il nous semble important, tout d’abord, de donner la parole et d’encourager l’expression. Puis il s’agira d’entendre les autres points de vue, analyses et vécus pour prendre conscience de la complexité et prendre distance par rapport à son propre vécu. Ces deux premières étapes nous permettront de nous positionner. Arrive alors la phase d’élaboration de l’action, que faire ? avec qui ? comment ? L’éducation permanente, c’est un choix pédagogique autant qu’idéologique. Nous partons d’une conviction : nous avons le pouvoir de construire ensemble un monde plus juste où chacun pourra s’épanouir. Nous aspirons à un monde d’adultes autonomes, conscients, créateurs et solidaires.
Contact : Rudy Peres – 071/31.22.56 // +32 476 217 417 – E-mail : rudy.peres@moc-ct.be